Chronos

Votre personnage


Nom : Chronos
Âge : 5 ans
Sexe : étalon
Terre choisie : Yentucky
Particularité : Il rejette son toupet en arrière et plaque souvent sa queue contre ses fesses. Ce sont des tocs.

Caractère : Chronos est un étalon... plein de surprise. Bon, mettons déjà ça de côté, il est très amical. Il adore passer du temps avec ses semblables, rencontrer de nouveaux chevaux et découvrir des terres inconnues en compagnie d'un ami. Il a du mal à s'adapter au monde des conventions sociales, ce qui en fait un cheval sans aucun tact, dur à suivre et, au final, assez épuisant. Les sous-entendus, il ne les comprends pas ; en fait, d'une façon générale, il ne comprends pas les gens. C'est comme s'il aurait dû naître avec le don de télépathie, mais qu'il en a été amputé dans ses premiers jours, et qu'il lui manque une pièce pour intéragir avec les autres aujourd'hui. Cependant, c'est un étalon attachant, généreux et gentil, et surtout très doux dans sa manière de se déplacer, de s'effacer au profit des autres, d'éviter les conflits... car, oui, Chronos déteste les conflits menant au combats. Il ne comprends tout simplement pas comment se battre pourrait arranger quoi que ce soit. Raison, tort... qui à la droit de juger ?
Chronos vit surtout pour la vitesse. C'est une fusée ; il aime galoper comme si plus rien en comptait, comme s'il allait déployer ses ailes et s'envoler ; parfois, lancé à pleine vitesse, il saute et rabat ses membres sous son ventre, le temps d'un battement de coeur ; il se sent décoller. Il est un peu poète, un brin philosophe, pas mal gaffeur, très étourdit et maladroit...
Mais entendons-nous sur un point : étourdit et maladroit, certes, mais perdu dans le monde sauvage, incapable de survivre, ça non ! Chronos déteste se battre, certes ; ça ne veut pas dire qu'il ne sait pas se défendre. Trouver de l'eau, de la nourriture, un point au calme et en sécurité pour se reposer, éviter les prédateurs et en fuir ; Chronos a 5 ans, et il ne les a pas atteints en restant dans les crins de sa mère.
Mais ce n'est pas la peine, mesdames, de venir se jeter sur lui ; Chronos a découvert sa voie amoureuse, et elle est dédiée aux étalons. Loin du stéréotype du gay qui saute sur tout ce qui bouge, Chronos replie cette orientation en lui-même, apeuré de la réaction des autres ; il ne comprends pas vraiment comment aimer peut faire du mal à d'autres, mais il sait que ces autres, qui ne le connaissent d'ailleurs pas, sont prêt à le tuer pour l'acte d'amour. Son coeur est encore celui d'un jeune étalon, fragile et effarouché ; il aime avec tendresse, il aime avec passion, il aime avec intelligence ; il cherche son âme soeur, voilà tout.

Histoire : Chronos est né assez loin des terres qu'il foule aujourd'hui. Sa mère faisait autrefois partie d'un troupeau ; un jour, elle s'est aventurée loin de ses amies. Un étalon l'a alors saillie sans son accord ; et c'est sans son accord qu'elle s'est faite bannir. Elle a alors erré jusqu'à la naissance de son fils. Elle, jolie petite jument noire, a donné naissance au solide Chronos, un étalon couleur d'or. Peu après la naissance de ce fils incongru, un étalon, chef d'un petit troupeau, les rencontrèrent. Il tomba fou amoureux de la mère de Chronos, qui se nommait Dalia. Elle lui fit comprendre, traumatisée de son expérience, qu'il ne faudrait pas compter sur elle pour de la descendance. Il l’acceptât. Ainsi Chronos eût comme père Andos, le meilleur des modèles.

Chronos grandit avec ses nouveaux amis. Il restait parfois étrange, le regard au loin, fixé sur l'inexistant. Quand on lui demandait ce qu'il lui arrivait, il répondait juste : 'je parlais avec le vent. Je lui disait comme sa caresse est divine ; il me soufflais dans les plumes.' Et on eût beau lui dire cent fois qu'un cheval n'a pas de plumes, il n'en démordait pas. Alors on le laissait, car après tout ce n'était qu'un poulain, et puis ces fils de viols, qui sait ce qu'il tienne de leur père ?

Mais plus le temps passait, plus Chronos se sentait dériver loin des autres. Les jeunes devenaient des inconnus pour lui ; alors il essayait de passer plus de temps avec eux, il tentait de se rapprocher d'eux au maximum. Rien à faire. Les autres semblaient posséder un lien de télépathie tant ils étaient en phase entre eux et avec le reste du troupeau ; Chronos restait en marge. Alors il se mit à apprécier cette solitude de l'esprit forcé. Parfois, il lui semblait que sa boîte crânienne était bien étroite ; souvent, il se sentait sourd comme un pot. La vie hurlait autour de lui, mais il n'y accédait pas. Alors, pour chasser ces pensées, il parlait avec le vent ; il galopait, la brise sifflant à ses oreilles, jusqu'à ne plus être capable de penser à rien, jusqu'à perdre la moindre notion de son corps. A cet instant précis, il pouvait être n'importe quoi ; une partie de ce monde, pourquoi pas.

Vers ses 2 ans, Chronos sentit les prémices d'un chamboulement en lui. Les juments d'un an plus âgées avaient leurs premières chaleurs ; les étalons s'affirmaient, se faisaient beau en présence de ses dames. Et, comme d'habitude, Chronos restait en marge, incapable de comprendre cet appétit charnel qu'il était censé, selon les normes du troupeau, ressentir pour les juments. Lui les aimait bien, ces juments ; il les connaissait toutes ; il avait grandit avec. Mais, à bien choisir, les étalons lui semblaient plus beaux.

Lorsqu'il en fit part autour de lui, on parut choqué ; Chronos ne comprit pas. Ses amis déblatéraient des heures entières sur les croupes des juments avec un langage bien plus cru que le sien ; lui lançait une phrase, et voilà que tout son monde s'écroulait ; ses amis étaient froids, distants. Lorsqu'il se retournait, il entendait derrière lui des voix.

"Lui qui était si gentil, quel gâchis !"
"Enfin, il était tout de même bizarre, souvenez-vous ! il disait parler avec le vent, déjà tout petit !"
"Il n'a jamais su s'intégrer !"
"Pauvre Dalia, elle ne méritait pas ça !"

Et un jour, un étalon, un ancien ami, Endros de son nom, voulut impressionner une jument particulièrement venimeuse à l'encontre de Chronos. Il prit l'étalon et l'humilia ; saurais-je vous dire ce qu'il lui fit, au vu de tout le troupeau ? Certains regardèrent, d'autres l'encouragèrent dans ses actes, d'autres encore détournèrent le regard ; personne ne vint à son secours. Dalia et Andos étaient absent alors.

ce qu'Endros lui fit... il le roua de coups ; mais il trouva un autre moyen de le détruire. Comme sa mère avait été violée, presque 4 ans auparavant, Endros brisa son intimité. Je ne dévoile pas un des mystères de l'univers en précisant que cet acte ignoble est beaucoup plus douloureux pour les étalons que pour les juments. Chronos était en sang lorsqu'Endros eût fini son "affaire". Les mots qu'il lui avait susurré en le montant restèrent gravé dans sa mémoire.

Le lendemain, au retour d'Andos et de Dalia, mère et fils avaient tous les deux une nouvelle à s'annoncer. Dalia lui apprit qu'elle allait avoir un autre poulain ; après des années d'amour patient et sans insister, Andos avait redonné confiance en Dalia. Il avait alors pris une journée complète, laissant le troupeau à son aîné, Endros. Lorsqu'il apprit cette nouvelle, Chronos eût un goût amer dans la bouche. N'était-ce pas ironique, vraiment, qu'il se soit fait monter en même temps que sa mère ? Mais elle était si heureuse que Chronos, au cœur trop bon pour un seul esprit, en oublia pour un instant sa peine. Il résolut de ne rien lui avouer de ce qui c'était passé. Il lui dit combien il était heureux ; mais que, ses 3 ans venus, il devait partir du troupeau. Dalia s'y attendait, mais se fut rude pour les deux chevaux.

Après presque un an d'errance, sans voir aucun autre cheval, Chronos arriva sur les terres où il est toujours, et rejoignit le leader dont la cause lui semblait la plus juste. Aujourd'hui, ses plaies ne sont plus que de fines cicatrices qui ne se voient plus ; il pense avoir oublié. Mais tout ceux qui ont vécu cela savent bien qu'on n'oublie jamais vraiment...

Et vous ?


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